Le Secret Familial

La nuit était tombée. Un jour comme les autres venait de mourir. L’air soufflait très fortement et on pouvait voir les nuages gris qui bougeaient comme des grands moutons qui n’avaient pas été rasés depuis longtemps dansant au rythme du ciel obscur de la noirceur. Les gens marchaient sur les rues en silence, comme si le froid avait mutilé leurs cordes vocales et leurs langues étaient muettes.
Ses yeux s’étaient posés sur la porte de sa chambre. Sa mère lui avait appelé à la table. Il était 7 heures. L’heure de dîner. Il n’avait pas envie de descendre ni de voir sa famille. Tous étaient très heureux, mangeant le délicieux souper que la mère avait préparé. Mais il y avait quelque chose qui lui empêchait d’être aussi heureux avec eux. C’était son père.
Maxime sentait un poids très lourd sur ses épaules, il ne se sentait pas bien dans sa peau dès la dernière fois qu’il avait eu cette conversation avec son père : il lui avait tout dit. Il pensait à descendre dîner après que tous aient fini, quand personne ne le regarderait avec des yeux accusatifs. Il préférait rester sur son lit, regardant la porte…le toit…la fenêtre.
Le vent continuait à souffler. Il n’y avait plus personne. Tous étaient déjà disparus. Maxime s’est dit : Tous en famille ! Il ne comprenait pas pourquoi il ne sentait plus la confiance de passer son temps avec sa famille ni dans sa maison, censée être son foyer. Ses amis étaient tous chez eux.
L’année 1960 finissait et il n’y avait rien à faire dans sa chambre. Il aimait l’écriture. Il disait que c’était la seule manière de laisser échapper ses pensées, ses inquiétudes, ses peurs. La solitude était devenue très vite sa nouvelle meilleure amie. Il préférait l’appeler sa confidente. Ils avaient des longues conversations toutes les nuits quand le monde disparait pour lui. C’était seulement lui avec la solitude. Parfois, les larmes venaient leur faire compagnie. Il aurait aimé pouvoir sortir, jouir de la nuit, du froid, du silence des rues, mais rien ne pouvait-il faire pour changer la situation dont il se trouvait.
La fenêtre lui concédait un peu d’espérance. À travers elle, il avait réussi à voir le ciel bleu, ce ciel qui lui faisait sentir vivant, accueilli par les rayons du sol. Noc ! Quelqu’un frappe à la porte de sa chambre. Il tourne sa tête et attend jusqu’à ce que cet être mystérieux s’en aille. « Coucou chéri, tu ne veux rien manger ? » Sa mère, ne sachant rien, était allée vérifier si son petit fils ne voulait rien manger. Silence. Il ne voulait parler avec personne. Il a marché vers la porte et a atteint.
Des pas sur les escaliers. La preuve que tous étaient montés à leurs chambres. Preuve qu’il pouvait descendre sans aucun problème. Ouvrant la porte timidement, il regarde le couloir et ne voit que la lumière des escaliers. Il marche vers elles, et s’arrête pour s’assurer qu’il est la seule personne réveillée. Aucun bruit. Un soupir s’échappe de sa poitrine.
Il marchait péniblement. Ne voulant rien voir ni personne. Il s’est dirigé vers la cuisine et, dans l’obscurité il ouvre la porte du réfrigérateur. Il prend un litre de lait et un morceau de pain que sa sœur avait laissé. La lumière s’allume. C’était son père. On pouvait presque sentir l’odeur de la sueur qu’il émanait. Paralysé, Maxime n’a fait que s’excuser pour l’heure et tout ce qui est sorti de sa bouche a été « Je suis venu boire un peu de lait ».
Son père, ignorant ses mots, a commencé à le maudire en disant qu’il n’avait pas le droit d’en boire. Que le produit de son travail était quelque chose auquel Maxime n’avait pas le droit. Maxime laissant la bouteille de lait sur la table, regarde son père et s’excuse. Tout ce qu’il voulait c’était s’enfuir. Il ne comprenait pas la haine que son père éprouvait pour lui. Une haine qui l’avait fait faire de choses innommables.
Qu’est-ce qu’il pourrait faire ? Il était tout seul. Personne ne savait ce qui se passait. Tout était un secret entre lui et son père. Il ne savait pas comment s’en sortir. Il est monté à sa chambre et a fermé la porte à clé.
Il tremblait. Pourquoi son père était-il encore là ? Le silence régnait. Peu à peu il s’est oublié de tout et s’est finalement endormi.
Le matin suivant, il s’est levé. Il ne voulait plus penser à ce qui s’était passé la nuit précédente. Il est sorti. Il faisait beau. Maxime s’est dit qu’il essaierait de tout oublier et de recommencer une toute nouvelle vie, et oui, tout marchait bien dans sa vie. Quelques amis étaient maintenant rentrés de leurs vacances et pouvaient sortir avec lui. Le jour s’est passé très bien. Il se sentait heureux mais quand la nuit est arrivée, il a commencé à sentir une sorte de peur qui envahissait tout son corps et ses pensées. Il ne voulait plus rentrer chez lui, il savait que son père y serait, mais n’avant aucune autre option, il a commencé son chemin.
Il était déjà 11h. « Tous sont déjà endormis » - il s’est dit comme pour se rassurer lui-même. La porte couine faisant un bruit de fer à peine il la touche et commence à l’ouvrir. Peureux que son père puisse l’écouter, il s’arrête et recommence plus lentement. Il jette un coup d’œil pour vérifier s’il y avait quelqu’un. Heureusement pour lui, personne n’y était. Il ferme la porte derrière lui et monte les escaliers vers sa chambre. Il entre et voit un petit papier avec des lettres : « Je t’attendais ». Paralysé, il comprend tout de suite ce que ça veut dire. Il ne veut pas tourner la tête. Une des deux lampes s’allume et Maxime tremblant commence à suer. Un pas… deux pas… trois pas… Quelqu’un se pose derrière lui. « Je t’attendais » murmure une voix inconnue pour lui. Cet homme le prend par le bras et le tourne. « Regarde-moi quand je te parle » - il dit. Maxime restait immobile et muet.
« C’est le copain de mon père ! » - Maxime pense. Il tourne la tête vers son lit et son père était là couché avec un sourire malicieux désigné sur sa bouche. L’homme gifle et frappe Maxime tellement forte qu’il tombe sans forces.
Le matin suivant, il s’est réveillé. Il sentait une très forte douleur dans tout son corps. Il avait mal à la tête. C’était comme si on lui avait roué de coups. Sa bouche saignait aussi que son anus. L’histoire s’était répétée encore une fois et cette fois-ci son père l’avait permis.
Ne supportant plus la situation, il a décidé de s’en sortir et a appelé son meilleur ami. Il savait que sa mère ne lui croirait pas et pour ça, il s’est échappé sans rien dire. Il a ouvert la fenêtre et est disparu. Son ami lui rencontrerait dans la gare. Il était tellement décidé à s’aller de ce lieu où il n’avait reçu que des mauvais traitements qui avaient fini par abîmer sa vie qu’il ne s’est pas arrêté à penser à ce que l’avenir lui réservait.

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